L’Union nationale de l’industrie hôtelière (Unih) vient d’élaborer une feuille de route, dans l’objectif d’identifier des solutions à la crise que traverse l’hôtellerie tunisienne, suite à la pandémie du Coronavirus.
Pour assurer la reprise de l’activité hôtelière, l’Unih propose des mesures conjoncturelles (du 9 juin 2020 au 31 mars 2021) à mettre en exécution immédiatement et à très court terme outre des mesures structurelles (2020-2023) à mettre en œuvre à court, moyen et long termes, à même de relancer le développement du secteur hôtelier.
Mesures financières
L’Unih propose dans cette feuille de route un règlement par l’Etat des factures de la Steg, de la Sonede, des cotisations de la Cnss, et des redevances fiscales du 1er avril 2020 au 31 mars 2021 ; et ce pour les hôtels qui le demandent. Ces règlements seront considérés comme des crédits et s’inscrivent dans le cadre de la ligne de crédit de 500MD.
De même, elle appelle à accorder de «petits» crédits de campagne pour le démarrage de la saison touristique. A ceci s’ajoute la suspension, pour un an, la classification «classe 4», par la BCT pour permettre à tous les hôtels de bénéficier de crédits bancaires.
Concernant la ligne de crédit de 500MD, l’union demande l’Etat à donner plus d’explications et de détails sur ses modalités pratiques et concrètes de sa mise en place, tout en activant dans les plus brefs délais l’entrée en vigueur de cette ligne de crédit. Cette mesure doit être appliquée dans l’urgence absolue, compte tenu de l’état de faillite dans lequel se trouve la majorité des hôtels.
Mesures sanitaires
L’Unih appelle à imposer l’Ontt comme seul interlocuteur des hôteliers pour le contrôle de l’application des procédures du «Protocole sanitaire du tourisme tunisien», en introduisant plus de souplesse et accordant plus de délais dans l’application du Pstt. Ceci en s’assurer de la disponibilité sur le marché des équipements et matériel (thermomètre infra rouge, bavette, signalisation…) nécessaires à la mise en place de ce protocole.
Il s’agit également de fixer les prix de ces équipements et interdire toute spéculation, et de permettre aux hôteliers d’accéder aux tests de dépistage pour leurs clients et leurs personnels.
Mesures commerciales
La feuille de route énumère aussi des mesures commerciales visant à mettre en place une stratégie de communication de crise, réactiver la cellule de crise qui doit être en réunion ouverte et permanente.
L’union appelle, par ailleurs, à l’élaboration de trois scénarios de relance, pessimiste, réaliste et optimiste, en y fixant des délais.
Elle propose la création d’un véritable partenariat entre les hôteliers et les représentants de l’Ontt à l’étranger afin d’échanger au quotidien toutes les informations relatives à la conjoncture, la situation des réseaux de production et de distribution, ainsi que sur les actions de la concurrence sur les marchés émetteurs de touristes vers la Tunisie, sans négliger l’élaboration d’une grande stratégie de commercialisation, basée sur la e-réputation : réseaux sociaux, plateforme de réservations, etc.
Mesures sociales
Volet social, l’union appelle à trouver des solutions au problème du chômage du personnel hôtelier, tels que la formation et le recyclage. A cet effet, elle suggère la mise en place d’une cellule de crise pour traiter les cas au jour le jour. Il s’agit en fait « d’accepter la polyvalence et la flexibilité des emplois et des horaires, d’envisager des réductions de salaires, et de réfléchir sur la révision du Code de Travail et de la Convention collective.
Mesures structurelles
Des mesures financières doivent être prises dans le cadre de la promotion de la stratégie du développement du secteur, dont la mise en place d’un plan Marshall, la réhabilitation et la rénovation du parc hôtelier, moyennant des investissements de l’ordre de 4 milliards de dinars.
Il faut aussi accorder aux hôteliers des crédits «fournisseurs», à défaut de crédits de campagne, résoudre le problème de l’endettement sur la base du «Livre Blanc».
Des mesures gestionnaires sont prévues, également, visant à créer des groupements d’intérêts économiques et des chaînes volontaires, veiller à la compression des charges et à rationaliser les coûts de production, développer la commercialisation digitale, s’adapter aux nouvelles réalités (l’après-Covid-19).
Pour assurer sa pérennité, «l’hôtellerie tunisienne doit se régénérer, oser son changement dans la continuité, s’adapter à d’autres modèles économiques, et réussir sa migration vers de nouveaux écosystèmes».